Forêts et avalanches !

montagne neige foret

En limousin nous sommes loin des risques d’avalanche. Pour autant, nos confrères de la filière bois qui exploitent les forêts alpines par exemple jouent un rôle actif dans la diminution des risques d’avalanches. Les conditions d’une montagne avec des forêts entretenues et gérées durablement ont l’avantage de créer un effet de fixation du manteau neigeux. Cet effet limite, voir empêche, les départs d’avalanches. Voyons les caractéristiques propres à la forêt contrairement à une zone montagneuse non boisée.

brume montagne neige foret

1 – Répartition et Interception de la neige
Effectivement, vous le constatez facilement, lors de la chute de neige, une partie des précipitations se dépose sur la cime des arbres (houppiers). En restant en hauteur et constituant des surfaces peu épaisses, une petite partie de la neige stockée sur les arbres s’évapore en journée. Toutefois, la plus grande partie atteint les sols sous la forme de paquets de neige (effet de gravité ou dispersion par le vent) ou d’eau de fonte. On peut donc dire, que par rapport au terrain non boisé, le manteau neigeux de la forêt dispose d’une meilleure répartition.

2 – Régulation des températures
La forêt vit « et respire » ce qui permet de mieux tempérer une zone qu’en terrain non boisé. Dans une forêt composée d’essences à feuilles persistantes, le réchauffement du manteau neigeux pendant la journée et son refroidissement pendant la nuit sont plus faibles. Cet effet réduit les probabilités d’apparition de givre au sein du manteau neigeux. Or, c’est ce givre qui peut devenir la base de la formation de couches fragiles en terrain dégagé (cf classement de zones dangereuses avalanches en montage).

3 – Brise-vent
La capacité du vent à transporter la neige est moins importante dans un secteur avec peuplement forestier que sur terrain nu. Il faut toutefois nuancer, car la forêt protège la neige qui peut prendre place dans les trouées et l’accumulation peut y être plus importante que secteur nu.

4 – Effet d’ancrage des troncs
Il faut ternir compte de plusieurs contextes. En premier, les troncs étayent et stabilisent le manteau neigeux dans une certaine mesure. Mais lorsqu’au sol se trouvent des galettes racinaires renversées et/ou des troncs au sol, ils peuvent aussi consolider le manteau neigeux. Effectivement, dans des zones boisées touchées par des tempêtes, le constat a été fait qu’aucune avalanche ne s’était déclenchée aux endroits où les arbres abattus n’avaient pas été évacués.

Arbres & canicules

PMB feuille

Tous le monde a en tête la canicule de 2003 dont les conséquences ont été dramatiques à tous les niveaux.

Les arbres transpirent aussi

En fait, les arbres ont un système de défense comme les humains : ils transpirent quand il fait chaud. Un arbre utilise ses racines pour pomper de l’eau dans le sol, et va ensuite transformer cette eau en vapeur, avec son feuillage. L’ombre plus cette vapeur d’eau va influencer notre atmosphère. Un bouleau peu transpirer l’équivalent de 75 litres d’eau par jour quand un chêne est en capacité de rejeter 1 000 litres quotidiennement.

Connaissez-vous la décurtation ?

Lors d’épisodes de très forte chaleurs, simples pics ou canicules, les arbres vont chercher à se protéger e, perdant leurs feuilles. L’arbre est en mesure d’envoyer des instruction aux brindilles et aux feuilles. Il va cesser de les alimenter en eau et ainsi sacrifier une partie de son stock de feuilles pour éviter de perdre trop d’eau, donc de limiter sa transpiration.

2003, 2006… 2018 ou ces jours derniers

Avec les pics de chaleurs de fin juillet et cette canicule de début août il faut s’attendre à voir de nouveau des arbres dépérirent, à avoir des chutes de feuilles prématurément cette années encore. Les professionnels de la forêt vont suivre de près afin d’identifier rapidement l’impact de ces épisodes de chaleurs plaçant en situation de stress hydrique de nombreuses essences.

C’est pourquoi, la filière bois toute entière est attentive et fait, depuis toujours, une sélection des grumes pour orienter en fonction des usages finaux cette belle matière première biomasse.